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PREVENTION DE L'ENGAGEMENT DES JEUNES DANS LES TRAFICS
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L’originalité de la démarche initiée par la MMPCR a été d’aborder la question de l’engagement des jeunes dans les trafics sous l’angle des conduites à risques, les « petites mains » relevant davantage de ce registre que d’une aspiration à la criminalité. Les plus jeunes disent en effet juste chercher par ce biais un peu d’argent ou se « défaucher », et n’envisagent pas de « faire carrière ». Ils ne mesurent pas le plus souvent les conséquences tant judiciaires, pénales, qu’en termes de violences auxquelles ils s’exposent.
Revisiter le sens de ces activités illicites par le prisme des conduites à risques, accepter de décaler le regard sur ces comportements pour en appréhender sans tabou d’autres dimensions ont permis de les éclairer d’un jour nouveau et, de fait, d’aider les professionnels à dégager des alternatives en matière de prévention et de réduction des risques.
En effet, si cette conduite ne peut être réduite à de la délinquance, la réponse apportée ne peut se cantonner à la logique du tout-répressif. L’enjeu est alors de rechercher des alternatives : comment aider ces jeunes à accéder à des revenus, comment les accompagner vers des activités valorisantes leur permettant de développer leurs compétences et leur créativité … Tout en contribuant à leur prise de conscience des risques et des impasses liés au trafic : en déconstruisant les « illusions du trafic » (argent « facile », sentiment de maîtrise) et en alertant sur les mécanismes d’emprise inhérents à cette activité (dette « symbolique » vis-à-vis du groupe, dette matérielle).
C’est à partir de 2005 que la problématique de l’engagement de jeunes dans les trafics a commencé de « remonter » du terrain, en particulier dans le Nord-est parisien et en Seine-Saint-Denis, à partir des témoignages et expériences des professionnels en contact avec les jeunes et leurs familles.
Un grand nombre de ces professionnels faisaient part non seulement d’interrogations face à ce phénomène … mais encore d’un « sentiment d’impuissance ». Pour tenter d’y répondre et rompre leur isolement, la Ville de Paris et le Conseil général de la Seine-Saint-Denis ont proposé, via leurs Missions départementales (réunies en 2013 sous l’appellation de Mission métropolitaine de prévention des conduites à risques) d’entamer une démarche collective de travail avec l’appui de ses chargés de projets et de chercheurs.
L’objectif en était de favoriser l’expression sur ce sujet sensible, améliorer les connaissances et définir un cadre méthodologique d’intervention susceptible d’étayer les acteurs tant du soin, du social que de l’éducatif en contact avec les jeunes et les familles. Également d’identifier des leviers de prévention et de « sortie « du trafic et, progressivement, de faire émerger une dynamique de réseaux pour pouvoir mettre en place des actions dans les territoires.